Cours d'éducation musicale au collège

En cinquième nous attaquons le jazz. Vaste programme ! En fait on se limite un peu volontairement à ses débuts : le blues (la musique cafardeuse), le cake-walk (le pas du gâteau) et le ragtime (le temps déchiré, ça déchire) d'où sortiront le rock, le funk, le rap et le hip hop actuels. L'objectif est de faire un peu le tri entre ces vieux morceaux qui grattent un peu et de ne pas se mélanger les pédales du piano. Car c'est bien lui qui joue un rôle prépondérant au tournant du siècle (fin XIXième - début XXième).

Toujours est-il que les élèves différencient à présent un cake-walk (le Golliwog's de Debussy) d'un ragtime (l'entertainer de Scott Joplin), même s'ils sont joués à la guitare folk et classique.

En troisième on a écouté Aria de John Cage. Les élèves sont mdr. C'est une pièce de théatre musical qui met en évidence le timbre et la couleur de la voix humaine. Vous entendez d'ici les cris, les voix d'outre-tombe et autres gémissements ! En jetant un coup d'oeil sur la partition nous n'y trouvons que le texte et quelques courbes. Maigres indications ! Même pas de notes ! Les différentes couleurs des courbes renvoient à une courte légende : bleu foncé = jazz, traits parallèles = sprechstimme, brun = nasal, rouge = contralto, bleu clair = voix enfantine (tiens, pourquoi pas rose ?), etc. Une grande liberté est donc laissée à l'interprète qui détermine le temps musical (bon d'accord, il respecte un peu les espaces entre les courbes, mais c'est comme il le sent), les hauteurs absolues, les intensités, etc.

Nous écoutons ensuite la deuxième sonate pour piano préparé du même John Cage. Un piano est détourné de sa fonction première et transformé en instrument à percussions. Ici une petite vidéo permet de voir un pianiste qui prépare son instrument en suivant les indications que le compositeur a laissé sur la partition.

En classe de quatrième nous abordons actuellement le chapître de la musique répétitive à travers la musique de Philip Glass. Nous avons écouté le premier mouvement de son Concerto pour Violon et orchestre. Nous avons mis en évidence l'écriture verticale des accords plaqués de l'introduction, dans une alternance de mesures à 5/8 et 6/8, et l'entrée du soliste qui répète des arpèges très vifs.

La seconde écoute 1, 2, 3, 4 est extraite de Einstein on the Beach. Là nul besoin d'expliquer en quoi consiste le principe de répétition.

En sixième nous écoutons le confutatis du Requiem de Mozart afin de mettre en évidence les contrastes d'intensité, de caractère, de rythme, d'orchestration, de registre, etc., bref tout ce qui est dans les cordes de ce cher Amadeus. D'un coté les "maudits" voués aux flammes de l'enfer, de l'autre les bénis qui prient pour être "appelés".